D'autres sites parlent de nous... (merci)
Dans une cité industrielle wallonne fantomatique, le portrait d'un "resto du coeur façon plat pays" et de ses militants.
Prépensionné de la sidérurgie, Guy a été remercié sans ménagement à 52 ans. Après quoi, il a découvert d'autres destins semblables au sien : exclus, rejetés, pauvres, sans travail, sans papiers. À la fin des années 90, aidés par une riche mécène, Michèle, Guy et sa femme créent une association pour venir en aide aux plus démunis. L'ASBL solidarité Molinay, "resto du coeur" en miniature du plat pays, compte aujourd'hui vingt membres.
Il faut attendre la fin du documentaire de Michel Gourdin pour comprendre la petite histoire du titre. Dans Solidarité... mon cul !, il ne s'agit pas de se moquer de la charity business, mais bien plutôt de faire l'éloge d'hommes et de femmes du quart-monde qui s'organisent et s'entraident. Dans la filiation de Rêve d'usine, de Luc Decaster, ou de Paroles de bibs, de Jocelyne Lemaire-Darnaud, Michel Gourdin dresse le bilan des conséquences de la mondialisation. Où pauvreté et exclusion riment avec désillusion et réinvention de soi. Solidarité... mon cul ! bénéficie de deux atouts de taille : la qualité de ses témoignages et son décor. Tournées à Seraing - la ville où les frères Dardenne ont filmé L'enfant -, les images de ce documentaire révèlent combien les usines anciennes, si elles font encore partie du paysage, sont aujourd'hui le reflet d'un monde désincarné. Les hommes et les femmes de la cité industrielle wallonne vivent malgré eux dans un décor du passé qu'ils traversent comme des fantômes. À travers leurs récits se dessine le portrait éclaté de la misère du monde. Tombés au plus bas, dans l'enfer de l'alcool, de la faim, de la rue, ils ont tous trouvé auprès de Guy un appui, la possibilité de se reconstruire, de recommencer une vie. Sans acrimonie, Michel Gourdin chronique leurs histoires et explique comment s'élabore aujourd'hui une nouvelle forme - associative - d'action sociale.
Et maintenant, un petit mot pour ceux qui sont persuadés de vivre dans une société bouffée par la gauche: c'est pas ça, une société de gauche. Et c'est pas de la faute de ceux qui y croient si certains en profitent. Vous croyez que le gauchiste est content quand il peut aider quelqu'un mais c'est pas ça! Pour ma part je serai vraiment content quand il n'y aura plus personne à aider! A Seraing et ailleurs...
Sur ce, bonne nuit quand même.